Maladies professionnelles dans le BTP : risques et prévention

Date de publication : 27/06/2024

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Dernière modification : 24/09/2024

Les maladies professionnelles dans le secteur du BTP représentent un enjeu majeur en matière de santé au travail. Exposés à divers risques physiques, chimiques, et biologiques, les salariés de ce secteur peuvent développer des pathologies sévères liées à leur activité professionnelle. Les troubles musculosquelettiques, les affections pulmonaires causées par l’exposition à l’amiante, et les maladies cutanées dues aux huiles et solvants ne sont que quelques exemples des dangers rencontrés. Comprendre et prévenir ces risques est essentiel pour garantir la sécurité et la santé des travailleurs du BTP, tout en réduisant les coûts sociétaux associés.

Quels sont les principaux risques de maladies professionnelles dans le BTP ?

Les maladies professionnelles représentent un coût considérable pour la société. Les salariés du BTP exercent un métier physique et sont exposés à des risques variés, et ils peuvent aussi développer une maladie professionnelle. Découvrez les principales maladies professionnelles constatées dans le secteur du BTP et les solutions pour les prévenir.

La maladie professionnelle : une pathologie contractée au travail

La maladie professionnelle résulte de l’exposition plus ou moins prolongée d’un travailleur à un risque physique, chimique, biologique, ou à des conditions de travail particulières, liée à son activité professionnelle. Elle peut par exemple être consécutive à des gestes répétitifs qui entraînent des conséquences sur la santé, ou survenir à cause d’une exposition à des agents chimiques ou des éléments biologiques.

Le tableau des maladies professionnelles

Un tableau inscrit en annexe au Code de la Sécurité sociale référence une liste de maladies professionnelles. Il est composé de trois colonnes :

  • La désignation des maladies ;
  • Le délai de prise en charge (et, le cas échéant, le délai d’exposition) ;
  • La liste indicative des principaux travaux pouvant provoquer ces maladies.

Plusieurs maladies professionnelles sont directement associées au secteur du bâtiment et des travaux publics :

  • Certaines affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la manutention manuelle de charges lourdes ;
  • Certaines arthroses et ostéonécroses associées à l’utilisation de certaines machines ou de certains outils ;
  • Certaines affections dermatologiques consécutives à l’exposition d’huiles minérales ou de synthèse (huiles de décoffrage du béton) ;
  • Les affections liées à une exposition à l’amiante (fibrose pulmonaire, lésions pleurales bénignes, cancers…);
  • Des affections liées à une exposition au méthacrylate de méthyle, au benzène, au toluène ou au xylène ; Certaines mycoses cutanées ;
  • Etc.

La procédure de reconnaissance d’une maladie professionnelle figurant au tableau repose sur un formalisme strict, avec des délais précis à respecter. Mais la procédure est relativement simple et rapide si la maladie a été contractée dans les conditions précisées dans le tableau, et s’il est établi qu’elle est directement causée par le travail habituel.

Les maladies professionnelles non inscrites au tableau

Une affection qui ne figure pas au tableau peut être également reconnue comme maladie professionnelle si elle remplit les deux conditions suivantes :

  • La maladie est essentiellement et directement causée par le travail habituel ;
  • La maladie entraîne soit le décès, soit une incapacité permanente d’au moins 25 %.

La procédure de reconnaissance repose sur des démarches similaires, mais est plus longue et plus complexe car systématiquement soumise à l’avis du comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP).

Un docteur parle avec une patiente à son bureau

Les maladies professionnelles les plus fréquentes dans le BTP

Plusieurs maladies professionnelles peuvent directement concerner les professionnels du bâtiment et des travaux publics.

Les pathologies associées à la manutention manuelle

Selon l’état des lieux établi par l’Assurance maladie, 87% des maladies professionnelles reconnues en 2018 pour les salariés du BTP sont liées à des troubles musculosquelettiques.

Plusieurs maladies professionnelles figurant au tableau sont ainsi directement imputées à la manutention de charges lourdes, telles que certaines sciatiques et radiculalgies crurales par hernie discale et certaines lésions chroniques à caractère dégénératif du ménisque.

Les maladies consécutives à l’utilisation de machines et d’outils

L’utilisation de certaines machines ou d’outils émettant des vibrations peut provoquer des maladies professionnelles inscrites au tableau : arthrose du coude, ostéonécrose du semi-lunaire ou du scaphoïde carpien (os du poignet), troubles angioneurotiques de la main… Ces différentes pathologies sont regroupées sous le terme générique de troubles musculosquelettiques.

La manipulation des marteaux piqueurs, des perceuses à percussion, des clés à choc, des meuleuses, des ponceuses et des scies sauteuses est ainsi directement citée comme une cause possible de maladies professionnelles.

Les maladies professionnelles liées à l’amiante

Les professionnels du BTP sont particulièrement exposés aux poussières d’amiante, un matériau de construction longtemps utilisé comme isolant thermique. Interdit depuis le 1er janvier 1997, l’amiante est encore présent dans de nombreux bâtiments et représente un danger dans les chantiers de rénovation.

Les particules d’amiante occasionnent des pathologies pulmonaires et parfois cardiaques graves : fibroses pulmonaires, lésions pleurales, plaques péricardiques ou pleurales (calcifiées ou non), pleurésies exsudatives, épaississements de la plèvre viscérale, cancers et tumeurs.

Les surdités professionnelles

Le bruit est omniprésent sur les chantiers, et cette exposition répétée peut être la cause de surdités d’origine professionnelle. Le tableau des maladies professionnelles liste les principales atteintes auditives provoquées par des bruits lésionnels.

Une grande diversité de maladies professionnelles potentielles

Les nombreux corps de métiers du BTP exposent à une grande variété de maladies professionnelles.

Les peintres en bâtiment sont exposés aux affections professionnelles provoquées par les composés organiques volatils et les agents chimiques contenus dans les peintures et les solvants.

L’exposition au ciment peut entraîner différentes pathologies : ulcérations, pyodermites, dermites eczématiformes, blépharites, conjonctivites…

Les professionnels des travaux publics qui interviennent dans la construction ou la rénovation des voies de circulation sont quant à eux susceptibles d’être exposés à des morsures de tiques si les chantiers se déroulent en zone rurale. Or, les tiques transmettent des maladies appelées borrélioses, dont la plus connue est la maladie de Lyme.

Ouvrière souffrante se tient la tête

Les risques d’accidents du travail

Le secteur du BTP est aussi fortement exposé aux accidents du travail. Les blessures liées à la manutention de charges lourdes sont les plus fréquentes. Les salariés sont sujets aux risques de chutes de hauteur et de plain-pied et aux accidents associés à l’utilisation d’outils manuels.

Consultez notre dossier : les accidents du travail dans le BTP

Prévenir les maladies professionnelles dans le secteur du BTP

Les maladies professionnelles ne sont pas une fatalité. En adoptant les bonnes pratiques, vous pouvez réduire l’exposition aux risques et limiter les accidents de travail et les maladies professionnelles.

Identifier et évaluer les risques pour votre entreprise

Pour assurer une prévention efficace des accidents du travail au sein de votre entreprise, vous devez procéder à une évaluation des risques spécifiques auxquels sont confrontés vos salariés en prenant en considération tous les périmètres de poste.

Le document unique d’évaluation des risques (DUER) joue notamment un rôle clé dans ce processus. Obligatoire pour toutes les entreprises en France, ce document permet de recenser et d’analyser les risques professionnels, facilitant ainsi la mise en œuvre de mesures de prévention adaptées.

Pour vous aider dans la rédaction personnalisée de votre DUER, l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP) met à votre disposition un outil en ligne accessible via le site www.preventionbtp.fr.

La réglementation doit être perçue comme une force et non comme une contrainte. Elle réduit en effet les risques, mais vous protège également si un accident du travail ou si une maladie professionnelle survient. Votre responsabilité pénale et civile pourrait être engagée en cas de manquement grave à la législation en vigueur.

Effectuer un travail de formation et de sensibilisation

Les comportements adéquats permettent de réduire l’exposition à certains risques, et ainsi de diminuer la probabilité de contracter une maladie professionnelle.

Les maladies professionnelles liées au port de charges lourdes peuvent être prévenues en adoptant les bonnes postures. Des formations spécifiques au secteur du BTP permettent de réduire les troubles musculosquelettiques (TMS) et peuvent être financées par votre Opérateur de compétences (OPCO).

L’utilisation d’un équipement adapté permet également de prévenir certaines maladies professionnelles. Le port d’un masque protège par exemple un peintre en bâtiment du risque de développer une maladie respiratoire liée à l’exposition aux composés chimiques des peintures. Ces équipements sont obligatoires, mais un travail de sensibilisation est parfois utile pour inciter vos salariés à les utiliser efficacement.

Des personnes diverses sont assises en train d'écouter une formation

Proposer les bons équipements de protection individuelle (EPI)

Les équipements de protection individuelle (EPI) sont notamment utiles pour éviter les accidents du travail. Mais certains EPI comme les masques jouent aussi un rôle clé dans la prévention des maladies professionnelles. Vous devez veiller à fournir à vos salariés tous les équipements obligatoires pour leur profession, avec des références qui répondent aux normes en vigueur.

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